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Face à la crise financière, les principales raisons de s'interresser à l'Afrique comme support de diversification d'investissement

 

ETAT DES LIEUX

Les pays africains qui se sont vus refuser l’accès des marchés internationaux des capitaux, pratiquement durant les cinq dernières décennies, ont en grande partie échappé au duo de malheur que sont la déroute financière et la récession économique. En effet, les économies du continent africain ont connu un ralentissement, mais pas une récession. Selon McKinsey & Company, l’Afrique se classe troisième, après la Chine et l’Inde, parmi ceux qui ont le plus fortement contribué à la croissance économique mondiale de 2009.

 

SUR L’ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES ETATS

Pour exemple, malgré la crise postélectorale l’économie ivoirienne demeure l’une des plus solide. Preuve en est, le budget des finances 2011 de ce pays, qui s’équilibre en ressources et en dépenses à 4,7 milliards d’euros (3050,5 milliards de FCFA), bat le record de tous les budgets au niveau de la zone Franc CFA. Dans la zone UEMOA, en termes de budget le plus élevé, la Côte d’Ivoire est suivie par Sénégal, avec 2.284,7milliards de FCFA, puis le Mali avec  1.196,7 milliards, le Bénin avec 1.099,3 milliards et le Burkina Faso avec 1.002 milliards. Le Niger occupe la 6ème  place avec un budget estimé à 933 milliards.

 

SUR LES MOYENS FINANCIERS OFFERTS

 

L'édition 2011 de l'enquête annuelle menée par Coller Capital, premier investisseur sur le marché secondaire du capital investissement dans le monde en collaboration avec l'Association du capital-investissement dans les marchés émergents (EMPEA) auprès de 165 pourvoyeurs de fonds aux firmes de private equity, a confirmé l'attractivité accrue de l'Afrique aux yeux des diverses catégories d'investisseurs. Ainsi, 44% des partenaires financiers des fonds d'investissement interrogés cette année, dont 89% sont des investisseurs privés et institutionnels jugent le continent attractif contre 21% seulement en 2010. Le continent dépasse ainsi pour la première fois de nombreux marchés frontières comme la Turquie, la Russie et l'Europe de l'Est.

Les principaux facteurs d'attractivité de l'Afrique cités sont la flambée de la demande de matières premières, la valorisation intéressante des entreprises locales et la volonté affichée des états de faciliter l'émergence de plusieurs vrais marchés financiers. Le directeur général de Carlyle, Greg Summe évoque quant à lui d'autres facteurs ayant présidé au choix de son groupe de prendre pied en Afrique. « La croissance économique qu'affiche l'Afrique sera encore plus forte durant les années à venir grâce à l'émergence d'une classe moyenne, au développement des industries nationales et à l'amélioration de l'environnement politique », estime-t-il.

Selon les experts, l'amélioration de la perception de l'Afrique par les professionnels se traduira inéluctablement par une augmentation exponentielle des levées de fonds destinées au continent.

Le cabinet d'études de marché spécialisé Preqin, qui fait référence chez les professionnels s'attend à ce que les fonds spécialisés sur l'Afrique lèvent 10 milliards de dollars en 2011 contre 1,5 milliard en 2010 et 15,5 milliards au cours des dix dernières années.

 

SUR LES PRINCIPES DE GOUVERNANCE

 

Plusieurs pays africains ont reçu des agences de rating, des notations qui leur ont ouvert les places financières du monde. Dans certains cas, ces notations se sont avérées être supérieures, sinon égales, à celles de pays comme la Turquie ou l’Argentine.

L’augmentation d’exportation des pays émergents tels que la Chine, l’Inde et le Brésil ont créé une plate-forme ce qui a permis d’inaugurer un modèle de coopération fondé sur le commerce, l’investissement et le transfert des technologies plutôt que sur “l’aide”. De ce fait, le commerce entre la Chine et l’Afrique est passé de 10 milliards de dollars en 2000, à 107 milliards en 2008, et des milliards de dollars sont actuellement investis dans les activités pétrolières et minières, les transports, la production et la distribution d’électricité, les systèmes de télécommunication et autres infrastructures.

 

INCIDENCES ECONOMIQUES DIRECTES POUR LES PAYS

Les performances macroéconomiques des pays africains se sont améliorées de façon spectaculaire. L’inflation a été divisée par deux depuis les années quatre-vingt-dix et les réserves de devises étrangères ont augmenté de 30%. Les finances publiques ont affiché un excédent de 2,8% du PIB en 2008, par rapport au déficit de 1,4% du PIB entre 2000 et 2005. Les taux d’épargne se situent entre 10% et 20% et la dette extérieure est passée de 110% du PIB en 2005 à 21% en 2008. Ainsi depuis 2000, les pays de l’Afrique subsaharienne ont réalisé une croissance économique de 5-7%. De nombreux facteurs ont contribué à cet essor, la demande des marchés émergents a fait grimper les prix des produits de base. L’urbanisation est à l’origine de l’amélioration de l’administration, l’augmentation de la production alimentaire, l’accroissement du commerce entre régions et l’annulation de la dette. A cela s’ajoute un meilleur usage de l’Aide publique au développement (APD), une expansion des marchés des télécommunications et du bâtiment.

 

Ci-dessous, une analyse faite par Dominique Roux, Professeur à l’université de Paris Dauphine

 

 

 On ne peut plus dire aujourd'hui que « l'Afrique noire est mal partie », tel que nous l’exprimait René Dumont en 1962  . Selon McKinsey, l'Afrique était en 2008 un PIB proche de 1.600 milliards de dollars, l'équivalent de celui du Brésil ou de la Russie, mais c’était aussi 60 % des terres arables non exploitées du monde, 52 villes de plus de 1 million d'habitants. Avec un taux de croissance de près de 5 %, le PIB va doubler ou presque dans les dix ans à venir.

 Les opportunités qu'offre l'Afrique sont nombreuses, d'autant plus que le retour sur investissement est plus élevé en moyenne sur ce continent que dans n'importe quel pays développé. L'Afrique est en train de prendre une place de plus en plus importante dans l'économie mondiale. Un regain d'intérêt pour ce continent est manifeste et le regard des investisseurs est en train de changer. 

 En 2010, un rapport du Boston Consulting Group (BCG), « The African Challenges », a étudié 40 firmes d'envergure mondiale originaires de ce que l'on a parfois appelé le « continent oublié ». Elles ont toutes des taux annuels de croissance supérieurs à 8 %, les « lions africains rugissent » et Jim O'Neill, l'économiste de Goldman Sachs créateur de l'acronyme BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine), estime que d'ici à 2050 ces pays émergents pourraient être rejoints par quelques grands pays africains.

Cette transformation est due à différents facteurs endogènes comme la croissance démographique, la création de marchés intérieurs et à des facteurs conjoncturels tels que la hausse des prix des matières premières, voire des finances publiques plus saines et des infrastructures nouvelles. Néanmoins, il ne s'agit pas d'une croissance sans accroc ni sans cycles, mais elle semble tout de même assez solidement installée et quatre axes devraient être privilégiés pour la consolider :

- Le secteur des technologies de l'information est essentiel pour s'intégrer dans la mondialisation des économies. Le 14ème sommet de l'Union africaine en janvier 2010 reprenait ce thème.

- La formation à tous les niveaux pour préparer une jeunesse qui ne fait que croître. Dans ce domaine, l'Afrique a un retard certain qu'il faut rapidement corriger en insistant sur les filières d'excellence et les filières qui préparent les cadres gestionnaires de demain. 

- L'agriculture doit être privilégiée puisque la demande en denrées alimentaires des pays comme la Chine et l'Inde ne cessera de croître. Les regards se tournent vers l'Afrique, une région du monde tenue en dehors de la révolution verte de l'après-guerre qui dispose d'un potentiel considérable de terres et d'eau sous-employées.

- Enfin, même si le continent noir reste le plus pauvre de la planète, l'émergence d'une classe moyenne va jouer dans la décennie un rôle social stabilisateur permettant le décollage économique. Ces nouveaux consommateurs sont d'autant plus intéressants qu'ils travaillent, dépensent, consomment et investissent sur place à la différence des très riches qui préfèrent l'étranger. Cette classe moyenne a maintenant atteint une masse critique puisqu'il existe en Afrique selon le « Financial Times », une plus grande classes moyennes qu'en Inde !

La Chine a depuis plusieurs années compris les changements africains. Elle a d'abord été un acheteur de matières premières pour répondre à ses immenses besoins et, à présent, elle devient un fournisseur de produits et de services de plus en plus élaborés.

L'Europe doit se réapproprier l'Afrique en cessant de la considérer comme un objet de compassion selon Jean-Michel Severino, l'ancien directeur général de l'Agence française de développement. Il faut lancer une nouvelle politique africaine au niveau européen car nous avons en commun non seulement des intérêts commerciaux mais aussi sociétaux notamment sur la question des flux migratoires.

 

   

 

 

Afrique Subsaharienne

 L'Afrique subsaharienne.