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"la bourse est un moyen d'entrer dans la cour des grands"


Article publié dans Fraternité matin.

Interview de Samuel Maréchal, PDG de M&A Finance.
Réalisée par Alakagni Hala, octobre 2010.


Fraternité matin : Vous ouvrez de nouveaux bureaux en Afrique dans un contexte mondial pas forcément favorable pour le continent a priori. Qu’est ce qui fonde votre optimisme ?

La crise mondiale que nous subissons donne une place historique à l’Afrique. Les faiblesses économiques de l’Europe et des Etats-Unis, le protectionnisme de l’Inde et de la Chine, le coût élevé de pénétration du marché brésilien mettent en lumière les atouts du continent africain. L’Afrique connait sa plus longue période de croissance depuis 25 ans. Le taux de retour sur investissement y est court et les taux de croissance potentiellement exceptionnels.

Depuis plusieurs mois, nous sommes sollicités par des fonds et des Groupes internationaux qui souhaitent venir en Afrique en s’appuyant notamment sur notre expérience et notre réseau d’entrepreneurs africains.

Notre présence en Europe et en Afrique subsaharienne constitue un véritable pont entre les opérateurs économiques internationaux et les chefs d’entreprises africains pour permettre aux uns et aux autres des taux de croissance importants dans la dynamique du « gagnant-gagnant » !

 

Fraternité matin : Quelle est le rôle précis des structures comme la vôtre dans cette dynamique ?

Nous sommes des intermédiaires, des facilitateurs et même des initiateurs d’affaires pour certains. Prenons le problème des fonds internationaux et/ou des Groupes qui ont la nécessité absolue d’offrir à nouveau de la croissance à leurs investisseurs et/ou leurs actionnaires. Beaucoup d’entre eux ignorent encore le potentiel extraordinaire de l’Afrique qui pourrait être le relais de leur croissance perdue. D’autres commencent à regarder avec grand intérêt ce continent sans trop savoir comment l’aborder... Les aprioris sont tenaces!

Dans un premier temps, ils ont besoin d’un opérateur européen qu’ils reconnaissent, d’une structure de confiance connaissant le marché et intervenant en Afrique. Ayant fait depuis longtemps le « choix Afrique », nos organisations servent de trait d’union avec des entrepreneurs africains pouvant devenir leurs partenaires.

 

Fraternité matin : A Abidjan, vous ouvrez dans un contexte d’avant élection, une échéance que nombre d’opérateurs économiques redoutent. Cela a-t-il une signification particulière pour vous ?

Souhaitant donner un signe fort aux Fonds internationaux et aux entrepreneurs, j’ai tenu à consolider notre implantation ici et à étoffer l’équipe avant les élections. Mlle Christelle N’Guessan, dotée d’une expérience bancaire européenne, en assure la responsabilité en liaison avec les directeurs associés du bureau de Paris. Je suis moi-même présent 15 jours par mois et ce depuis un an.

Je crois en l’Afrique et j’y vis partiellement aujourd’hui. J’y ai rencontré des femmes et des hommes exceptionnels qui, malgré un environnement difficile ont su créer des richesses et faire vivre les leurs. Je suis au service des entrepreneurs parce que je pense que ce sont eux aussi qui sont créateurs et porteurs de richesses et donc un soutien supplémentaire pour leurs compatriotes en leur offrant du travail.

Pourquoi les entrepreneurs africains n’auraient- ils pas à leur disposition les mêmes outils financiers que partout ailleurs, au moment où justement le monde commence à se tourner vers leur continent ?

Il est primordial que les ivoiriens et le reste de l’Afrique commencent à récupérer les plus-values.

 

Fraternité matin : Que peuvent gagner ces entrepreneurs auprès des organisations de conseil financier ?

Notre rôle comme conseil financier est comparable à celui d’un avocat. Nous sommes là pour conseiller les entrepreneurs, les accompagner et défendre leurs intérêts pour qu’ils conservent leur liberté d’entreprendre.

Notre mission est de soutenir l’ambition des entrepreneurs en tenant à leur disposition les différents outils de financements. Nous définissons à leurs cotés les tactiques pour valider la stratégie. Nous les aidons à négocier avantageusement l’arrivée de nouveaux capitaux et multiplions les opportunités de création de valeur au moyen d’opérations de fusions et/ou d’acquisitions. Nous sommes un accélérateur de croissance pour l’entreprise en permettant à l’entrepreneur d’occuper la première place.

Avec mes associés, nous avons conduits plus de 350 opérations d’augmentation de capital, de cessions et d’acquisitions, de structurations financières et actionnariales dont 200 par des introductions en bourse.

 

Fraternité matin : Votre structure M&A Finance a introduit la Société ivoirienne de manutention et de transit (Simat SA) à la bourse de Paris. Pensez-vous vraiment que les entreprises africaines ont leur place sur les bourses étrangères ?

Je l’affirme ! Il s’agit même pour certaines d’un passage recommandé pour accélérer leur développement. Prenons le cas de la Simat SA. En 2007, j’ai eu l’honneur de piloter son introduction à la Bourse du NYSE EURONEXT de Paris. Cette entreprise ivoirienne souhaitait avoir la visibilité au niveau international pour asseoir sa clientèle et attirer de nouveaux clients. Très vite des investisseurs européens et des partenaires mondiaux s’y sont intéressés. Avec cette opération, Monsieur Eholié, son Directeur Général, a présenté l’Afrique qui entreprend. Ainsi il a contribué à faire évoluer les mentalités européennes tout en favorisant l’accroissement de son chiffre d’affaires sans perdre le contrôle de sa société.

La bourse est un moyen d’entrer dans la cour des grands. Avec la mondialisation, c’est un outil fantastique de reconnaissance internationale. Elle permet la consolidation de son marché, d’augmenter sa clientèle et d’afficher ses ambitions aux investisseurs et partenaires du monde entier.

L’Afrique a toute sa place sur ces marchés financiers internationaux. Ce ne sont pas les dirigeants des bourses américaines et européennes à New York et dans les capitales européennes qui me contrediront. Ils nous sollicitent aujourd’hui pour que nous parrainions les entreprises africaines sur ces marchés boursiers.